HENOSOPHIA le monde spirituel

Et maintenant, homme de rien, fuis un moment tes occupations, cache-toi un peu de tes pensées tumultueuses. Rejette maintenant tes pesants soucis, et remets à plus tard tes tensions laborieuses. Vaque quelque peu à Dieu, et repose-toi quelque peu en Lui. Entre dans la cellule de ton âme, exclus tout hormis Dieu et ce qui t’aide à le chercher ; porte fermée, cherche-le

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Francis Bacon, l’Islam, et l’ordinateur moderne

Avant toutes choses, je précise que nous ne parlerons pas ici du peintre moderne Francis Bacon, bien que ce soit un sujet d’un grand intérêt.

 Rien à voir non plus  avec la ténébreuse affaire des sandwitchs au bacon interdits dans les restaurants Quick « hallalisés » de Roubaix, pour plus de renseignements voir :

http://baconeatingatheistjew.blogspot.com/

http://leserpentvert.wordpress.com/2010/01/27/a-serious-man/

L’anthroposophie est fascinante à plusieurs titres, mais en particulier parce qu’elle présente une « thèse » sur l’Histoire qui permet de « comprendre » certains aspects restant sinon absolument inintelligibles, par exemple l’essor stupéfiant de l’Islam à ses débuts, ainsi d’ailleurs que celui du nazisme qui lui « répond » en quelques sortes 13 siècles plus tard;

 heureusement pour une durée très limitée semble t’il ? oui, sauf que nous sommes loin d’en avoir fini avec le nazisme, hélas ! à mon avis tout au moins…

Je comparerais volontiers ce rôle de l’anthroposophie avec celui d’une nouvelle théorie en physique théorique, par exemple la théorie des cordes il y a 30 ans (théorie dont Lee Smolin a cependant signalé qu’elle a définitivement échoué, ne serait ce qu’à constituer réellement une théorie)…

Aussi n’est ce pas dogmatiquement que j’y ferai allusion ici : je reconnais simplement que je suis dans les ténèbres, comme beaucoup, et que je cherche à allumer la lumière, comme tout le monde (ou presque).

Islam, science, philosophie et christianisme sont « noués » ensemble d’un noeud assez facile à trancher, pour peu que l’on assène le coup d’épée (épée de la discrimination bien sûr) au bon endroit, c’est à dire en plein milieu de la science, « tranchée » ainsi entre une bonne et une mauvaise science. Nous ne sommes finalement pas très loin de la thèse que je défends à propos de la « Mathesis universalis » depuis longtemps…..nous sommes même en plein dedans !

tout ceci est très bien expliqué dans le livre de Francis Paul Emberson : « De Jundi Shapur à Silicon Valley »,  dont je parlais hier…

L’académie scientifique de Jundi Shapour, située non loin de Bagdad, et qui était la ville, appelée Beth Lapat,  de naissance (et de mort) du fondateur du manichéisme : Manès, est connue par l’Histoire officielle, mais la vision de Rudolf Steiner lui attribue un rôle primordial…

Ce serait là que le courant d’opposition au Christ, le courant du Mal absolu donc, celui de Soradt qui est la « Bête à deux cornes » de l’Apocalypse, aurait essayé de donner à l’humanité la science moderne, mais en l’année 666, soit avant que celle ci soit « assez mûre » pour la recevoir sans danger….

Il n’est pas question que j’explique ici en détails le vocabulaire « technique » de l’anthroposophie, pas plus que je ne pourrais expliquer celui de la physique quantique; je revnoie donc pour cela au livre de Francis Paul emberson, ainsi qu’aux sites anthroposophiques déjà signalés, ou à d’autres, nombreux sur le web, notamment à celui de l’anarchosophie de Tarjei Straume dit « Uncle Taz » :

http://uncletaz.blogspot.com/2009/09/islam-and-anthroposophy-approach.html

http://uncletaz.com/

http://uncletaz.com/at/aprmay04/anthroislampnw.html

Considérant donc ce vocabulaire connu, disons que le « dessein » du camp du Mal était que l’humanité soit dotée de la science mathématisée moderne (seule apte à lui donner de réels pouvoirs sur les phénomènes matériels) alors qu’elle n’avait développé que l’âme d’entendement, avant qu’elle n’ait développé l’âme de conscience.

C’est exactement la différence entre la bonne  science, celle du 17 ème siècle, à laquelle Brunschvicg attribuait un rôle central quand il disait  :

«Le fait décisif de l’histoire, ce serait donc, à nos yeux, le déplacement dans l’axe de la vie religieuse au XVIIe siècle, lorsque la physique mathématique  susceptible d’une vérification sans cesse plus scrupuleuse et plus heureuse, a remplacé une physique métaphysique qui était un tissu de dissertations abstraites et chimériques autour des croyances primitives. L’intelligence du spirituel à laquelle la discipline probe et stricte de l’analyse élève la philosophie, ne permet plus, désormais, l’imagination du surnaturel qui soutenait les dogmes formulés à partir d’un réalisme de la matière ou de la vie.»

et la « mauvaise science », celle qui oublie la quête de sagesse et d’amélioration morale de l’humanité, en n’accordant d’importance qu’aux instincts de puissance et de domination d’une certaine race sur les autres…

cela vous rappelle un certain moustachu ? eh bien vous ne vous trompez pas : lisez « Mein Kampf » et vous serez stupéfait de voir à quel point Hitler confondait la prétendue supériorité de la « race aryenne », avec la puissance technique, celle accordée par la techno-science.

Le Mal, l’opposition au courant chrétien (ou « christique », pour rester politiquement corrects) , cela se définit donc depuis 2000 ans comme la tentative d’empêcher l’ humanité d’accéder à l’âme de conscience, puis aux échelons spirituels supérieurs (Manas, Buddhi, Atmâ); et, après l’échec de cette tentative d’essayer de faire régresser la science du niveau de l’âme de conscience au niveau de l’âme d’entendement, comme cela était prévu pour 666 par les puissances « démoniaques » qui étaient « derrière » Jundi Shapur.

Cet « échec »  de 666 fut rendu possible par la création ex abrupto de l’Islam, dont la cavalerie guerrière conquit Jundi Shapur en 641, 25 ans avant l’année fatidique : l’Islam joue donc en quelque sorte un rôle de « paratonnerre », détournant le pouvoir destructeur de l’académie de Jundi Shapour en le faisant « se perdre dans les sables »…

cependant, s’il canalise l’énergie destructrice, le paratonnerre en garde quelque chose : de là viennent ces légendes islamistes de la « science moderne » déjà trouvée par le Coran!

cela explique aussi la brillante civilisation abbasside de la cour de Bagdad, du temps d’Haroun al Rashid : une civilisation qui hérite de la science et de la philosophie des grecs tout en ne voulant rien savoir du Christ et du message chrétien..

 ce qui conduit aussi aux « philosophes arabes » dont le plus grand, et le plus grand opposant au christianisme, est Averroès, qui sera néanmoins réfuté par Saint Thomas d’Aquin..

l’impulsion d’opposition au courant christique ne se limite d’ailleurs pas à l’Islam: elle opère directement lors du concile de Constantinople de 869  qui nie le caractère trinitaire (corps, âme et esprit) de l’homme; elle  est reprise en Occident par Francis Bacon de Verulam :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Francis_Bacon_(philosophe)

http://www.radicalacademy.com/philfrancisbacon.htm

http://www.archive.org/details/analysedelaphilo01dele

http://pedagogie.ac-toulouse.fr/philosophie/textesdephilosophes.htm

Brunschvicg met sans cesse en garde contre l’imposture consistant à voir en Bacon le fondateur de la mentalité scientifique moderne : il oppose à son « induction généralisée » la pure spiritualité cartésienne, et considère Bacon comme ne faisant partie ni des scolastiques, ni des modernes.

Francis Paul Emberson voit en lui le fondateur de l’informatique moderne, notamment avec son invention de la notion de « code » chiffré en mode binaire.

Selon cet « esprit » baconien, dont l’ héritier au 20 ème siècle sera évidemment Alan Turing, dont les travaux précipités par les nécessités de la  guerre de 39-45  donneront naissance à l’ordinateur moderne, fondé sur le langage binaire en lequel seront codées les « instructions » lui donnant sa nature programmatique, tout ce qui possède « sens »  et « valeur de vérité » : texte, sagesse, poème, mathématiques, sciences, etc.. peut être codé en langage binaire, comme suite de 0 et de 1 !

Ceci mène évidemment aux tentatives modernes de « mécanisation de l’intelligence », qui considèrent que l’esprit humain est une sorte de machine : tentatives qui doivent être considérées comme une continuation de celles des « puissances démoniaques » et « ahrimaniennes », ce qui est bien expliqué dans l’essai « The advent of Ahriman » déjà signalé :

http://www.bibliotecapleyades.net/biblianazar/ahriman.htm

Puissances qui furent à l’origine du nazisme…

Le grand opposant « scientifique » à ces tentatives en notre temps est le célèbre physicien Roger Penrose, qui prend appui sur le théorème de Gödel pour démontrer que l’esprit humain n’est en aucun cas assimilable à une machine, lire son livre « L’esprit, l’ordinateur et les lois de la physique », ainsi que cet article que j’avais écrit sur l’autre blog :

http://www.blogg.org/blog-30140-billet-le_monde_platonicien_des_idees_et_les_mathematiques-1077886.html

Mais ceci conduit aussi à une perversion complète de la sagesse pythagoricienne, dont Brunschvicg au cours d’une analyse pénétrante a démontré l’importance cruciale pour le développement de la sagesse d’Occident anisi que la potentialité double, soit régressive, soit « orientée vers le progrès de la conscience ».

En effet, et là je parle de découvertes toutes récentes, les travaux de Conway et gonshor sur les nombres surréels ont permis de définir le cadre le plus général pour la notion de »nombre » : celui du plus grand corps possible, contenant les entiers naturels, relatifs, les réels, les hyperréels, les ordinaux infinis de Cantor :

http://en.wikipedia.org/wiki/Surreal_number

Alain Badiou a donné une version philosophique de ces travaux dans son livre qui est à mon avis le plus abouti (parce que c’est celui où il se cantonne le plus aux maths, qu’il n’aurait jamais dû quitter pour la philosophie, où il n’a exercé que des ravages destructeurs dont nous predrons peu à peu conscience :

« Le Nombre et les nombres » (Seuil)

Or il y a deux manière d’exprimer cette notion de « nombres surréels » : soit par la méthode des coupures, de manière récursive, où un surréel est défini comme une paire de surréels déjà définis (l’induction commence avec la paire de deux ordinaux vides,ou zéros), ou bien, chez Badiou, comme une paire d’ordinaux, l’un représentant la « matière du nombre, »l e second, inclus dans le premier, sa « forme »;

soit, chez Gonshor, comme suite infinie de + et de -, ou de 0 et de 1…

Les deux représentations sont équivalentes et « parlent » bien de la même chose, voir le début du livre de Gonshor pour la démonstration (« théorème fondamental d’existence »  2.1 page 4) :

http://books.google.fr/books?id=Dxs7AAAAIAAJ&printsec=frontcover&dq=surreal+numbers+gonshor&source=bl&ots=h2Os0LRisp&sig=tDl3guyrTQ2saWGJyx0zc5joAhg&hl=fr&ei=l-yDS8X-I87k4gaftbTgAQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CAYQ6AEwAA#v=onepage&q=&f=false

http://assets.cambridge.org/97805213/12059/excerpt/9780521312059_excerpt.pdf (10 premières pages)

Donc, si comme l’affirme Badiou nous entrons ainsi en possession du cadre mathématique définitif pour la notion de « nombre » (que ne connaissait ni les grecs ni même Cantor), et si tout ce qui est « sens » , (c’est à dire, disons le : tout), peut être exprimé comme une suite de 0 et de 1, alors tout est nombre.

Ce qui était la thèse fondatrice du pythagorisme…

seulement la dualité signalée à propos du sens du pythagorisme, elle est celle ci : le Nombre peut être envisagé au niveau purement spirituel de l’Idée, ou bien au niveau purement formel du calcul.

Dans le premier cas, le zéro et l’ ensemble  vide, sur lequel sont fondées toutes les démonstrations de Badiou, sont un pur « non sens »…

dans le second, l’invention du zéro est effectivement absolument nécessaire au calcul algébrique…qui ne reste cependant qu’un pur calcul, absolument étranger à toute vérité (métaphysique, par définition)… comme le clament les islamistes, qui ne savent pas que le zéro a été inventé par les…hindous !

Je crois que nous avons là une illustration suffisante de la différence abyssale entre bonne et véritable science, menant à l’Idée et à l’Esprit (itinéraire de l’âme vers Dieu, donc) et mauvaise science purement formelle, calculatoire, sans Idées, et régressant au niveau d’une technique surpuissante…et destructrice !

publication progressive de l’oeuvre de Brunschvicg sur le web

 
le site des « Classiques » a entrepris semble t’il de mettre à disposition gratuite des internautes l’oeuvre complète de Léon Brunschvicg :

http://classiques.uqac.ca/classiques/brunschvicg_leon/brunschvicg_leon.html

Après « Héritage de mots héritage d’idées »,  c’est au tour d’un autre ouvrage fascinant et bouleversant datant de la fin de la vie de Brunschvicg : « Descartes et Pascal lecteurs de Montaigne », d’être rendu accessible.

Bouleversant parce qu’il a été terminé en 1942, année où Brunschvicg était dans la clandestinité totale, soutenu heureusement par des amis comme Maurice Blondel, mais séparé pour toujours des ses enfants qui étaient en Angleterre. Ses enfants qu’il ne reverra pas, puisqu’il est mort le 18 Janvier 1944, sans voir la libération de la France et la chute du nazisme, évènements qu’il avait cependant pressentis, ou plutôt prévus avec la certitude totale qui est celle de la Raison, qui peut douter de tout sauf d’elle même et de sa supériorité intrinsèque sur l’obscurantisme irrationnel des idolâtries « magiques » du « sang et du sol » comme de celles des « religions » des « dieux à nom propre ».

On lira avec une attention toute particulière la préface qui retrace tout l’itinéraire de pensée de celui qui fut  l’un des maitres de la philosophie d’avant-guerre , pour tomber dans un complet oubli après 1945 :

http://classiques.uqac.ca/classiques/brunschvicg_leon/descartes_et_pascal/descartes_et_pascal_preface.html

L’oubli total et volontaire de celui qui fut l’un des « mandarins » des années 30, après la libération, y est bien expliqué. Cet oubli , qui est d’ailleurs plutôt un étouffement, dure encore à ce jour, même si le travail du site des « classiques » permet de reprendre espoir.

Mais il faut ajouter que si la rupture avec l’idéalisme critique d’avant-guerre peut s’expliquer par la déception devant son impuissance à prévoir et à combattre la Bête nazie « montant de l’Abîme », cette accusation manque son objet.

En effet ce n’est pas à cause de l’idéalisme  prétendûment abstrait et « alimentaire » (critique faite notamment par Nizan dans les « chiens de garde », où il voit Brunschvicg comme « s’alimentant » de toute adversité  pour en nourrir sa pensée) mais bien par impuissance de l’humanité ordinaire à se hausser au niveau de cette pensée et de son exigence, que la totalitarisme a pu s’exercer sans véritable résistance jusqu’en 1944.

Et aussi après cette date d’ailleurs, mais là nous parlons du totalitarisme stalinien, dont Sartre s’est rendu complice jusqu’en 1956 (alors que Céline l’antisémite l’avait dénoncé dès 1936), puis du totalitarisme maoïste qui a bénéficié en France de l’admiration des « grandes consciences » droit de l’hommistes que nous connaissons bien, et qui se sont racheté depuis une virginité démocratique.

Cete intéressante préface au livre de Brunschvicg s’étend aussi sur la nature nouvelle et spéciale de « Descartes et Pascal lecteurs de Montaigne » : Brunschvicg, ébranlé par les évènements de 1940 à 1942, y aurait pour la première fois fait place au « doute » à propos de son « système rationaliste fondé sur la science ».

Mais cela me semble inexact, en ce que la pensée de Brunschvicg s’est toujours, et depuis les débuts, « nourri » des pensées adverses et « opposées » (ou « différentes ») en les accueillant et les discutant. Et l’on peut ici, bien sûr, arguer de son admiration pour Pascal ou Bergson, deux penseurs pourtant très éloignés de lui philosophiquement parlant.

Il est d’ailleurs à souligner que Bergson est une autre sommité d’avant-guerre qui n’a pas connu après 1945 le mùême destin d’oubli : c’est sansdoute que le bergsonisme fait place au mysticisme, qui est et sera toujours à la mode… mais je partage au demeurant l’admiration de Brunschvicg pour ce géant de la pensée qu’est Bergson.

La thèse du livre est donc que la modernité (initiée par Descartes) dérive du scepticisme de Montaigne, qui se trouve donc ainsi accorder une importance cruciale…

mais , tout en étant d’accord bien sûr avec ce verdict, il ne faudrait pas en rester là, et je voudrais ici simplement citer une réflexion de Brunschvicg tirée d’un autre texte  (« L’humanisme de l’Occident », introduction au premier tome des « Ecrits philosophiques ») à propos de Montaigne et Descartes:

 » Mais depuis Descartes on ne peut plus dire que la vérité d’Occident tienne tout entière dans la critique historique et sociologique des imaginations primitives (qui est la  première perspective de la sagesse occidentale, de laquelle nous sommes redevables à Montaigne).

sortir de la sujétion de ses précepteurs, s’abstenir de lire des livres ou de fréquenter des gens de lettres, rouler ça et là dans le monde, spectateur plutôt qu’acteur en toutes les comédies qui s’y jouent, ce ne seront encore que les conditions d’une ascétique formelle.

A quoi bon avoir conquis la liberté de l’esprit si l’on n’a pas de quoi mettre à profit sa conquête ? Montaigne est un érudit, ou, comme dira Pascal, un ignorant; dans le réveil de la mathématique, il ne cherche qu’un intérêt de curiosité, qu’une occasion de rajeunir les arguties et les paradoxes des sophistes. L’homme intérieur demeure pour lui l’individu, réduit à l’alternative de ses goûts et de ses humeurs, penché, avec une volupté que l’âge fait de plus en plus mélancolique, sur la «petite histoire de son âme».

Or, quand Descartes raconte à son tour «l’histoire de son esprit», une tout autre perspective apparaît: la destinée spirituelle de l’humanité s’engage, par la découverte d’une méthode d’intelligence. Et grâce à l’établissement d’un type authentique de vérité, la métaphysique se développera sur le prolongement de la mathématique, mais d’une mathématique renouvelée, purifiée, spiritualisée par le génie de l’analyse ».

On pourrait lire dans ces lignes, sans se tromper de beaucoup, une conception quasi-prophétique de Descartes, et aussi trouver l’explication du dédain affiché par nombre d’intellectuels, anglo-saxons mais aussi français, pour Descartes : c’est que notre époque n’aime les prophètes que religieux, environnés d’éclairs, de crainte et de tremblement, et de phénomènes surnaturels. Et surtout elle les aime de loin : pour la vie quotidienne, on préfère la « petite histoire de l’âme » , mais ici les mots de Brunschvicg peuvent sembler trop sévères pour Montaigne, que sa culture des nobles sages de l’antiquité met à l’abri des divagations « nunuches » des  contemporains narcissiques obsédés de leur « belle âme » (que ne l’introduisent ils en bourse !!? cela règlerait sans dout leurs problèmes de « pouvoir d’achat »).

 La « mission prophétique » de Descartes existe bel et bien et débute historiquement dans la nuit « de la Saint Martin » du 10 au 11 novembre 1618 avec les trois rêves de Descartes, qu’il interprète lui même dès le réveil (et même pendant la durée du songe pour le dernier) et qui lui semblent inspirés par l’Esprit de Vérité, autre nom de Dieu des philosophes.

Celui qui est aussi, et simplement, « la Vérité », d’après le « Court Traité » de Spinoza.

Parmi les autres livres ou articles de Brunschvicg, on trouvera « Les étapes de la philosophie mathématique » (sans doute son ouvrage le plus important, le plus commenté en tout cas, et qui n’a pas pris une ride) à cette adresse du site de l’université du Michigan:

on trouvera aussi un grand nombre d’articles parus dans la « Revue de métaphysique et de morale » (qu’il avait fondée en 1893 avec Xavier Léon) sur le site de la bibliothèque nationale Gallica:

http://gallica.bnf.fr

(taper « Brunschvicg » en mot clé dans le cadre « recherche libre » ou « auteur », ou bien cliquer sur « périodiques » pour trouver la Revue de m’étaphysique et de morale).

Un autre livre important de lui, « De la vraie et de la fausse conversion », a paru sous forme d’articles dans plusieurs numéros de la revue à partir de 1930, voici les adresses de différents morceaux du livre:

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k112646/f1.item (chapitre 1,  aller pages 279-297)

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11271g.item (chapitre 2, aller aux pages 187 à 235)
 
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11278w (chapitre 3, aller pages 17 à 46)
 
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k112797.item (fin du chapitre 3, aller page 153 pour le début du texte de Brunschvicg)).

On trouvera aussi « Raison et religion » et « Spinoza » sur « Archive » :

 http://www.archive.org/search.php?query=Brunschvicg%20AND%20mediatype%3Atexts